Lettre à mon mari : « Je suis libertine »

Elle s’est longtemps crue simplement curieuse. Jusqu’à ce qu’un jour, une évidence surgisse : elle est libertine. Aujourd’hui, elle écrit à son mari pour lui ouvrir les portes de sa vérité… et, qui sait, d’un nouveau chapitre à deux.

Cette jeune femme a toujours été libre dans sa tête comme dans sa sexualité et cela lui a même parfois joué des tours. Longtemps, elle n'a pas su que ce qu'elle vivait et ressentait était en fait les graines d'un esprit libertin. Et puis un jour elle a eu la révélation et a compris ce qu'elle était. Seulement voilà, elle est désormais mariée avec un homme qui lui, ne conçoit pas que l'amour puisse se partager à plusieurs en dehors du couple. Elle a donc décidé de lui écrire cette lettre.

« Mon chéri,

Toi et moi avons eu de merveilleux moments ensemble.

…Et puis aussi des plus difficiles. D'ailleurs, depuis quelques années, ce sont surtout ceux-là qui peuplent notre quotidien, si bien que nous nous y sommes habitués. Certes nous en sommes ressortis plus forts et plus complices. Mais notre sexualité en a grandement pâti. Nous courons tellement du soir au matin et du matin au soir, nous avons tant de travail, de contraintes, de stress, que nous nous en oublions mutuellement. Notre lit, ce lit qui autrefois accueillait notre passion, ce lit que je ne partage même plus avec toi, n'est désormais plus qu'un simple lieu de repos. Et peu à peu, nous nous noyons et nous éteignons dans ce morne quotidien.

Seulement mon amour, je suis plus que cela.

Plus qu'un corps qui se nourrit, dort et travaille. Je suis une âme, une flamme, une passion. Et je ne demande qu'à être éveillée. Lorsque je prends le temps de rêver, lorsque j'autorise mon esprit à vagabonder pendant que mes doigts cherchent mon plaisir, alors je m'enflamme. Mes sens en alerte s’ouvrent à des mains inconnues, des désirs vibrants et des rencontres électriques qui réveillent le volcan en moi. Je me sens alors tellement belle, tellement fière. Je me sens… enfin moi. Et alors – seulement alors ! – je peux être à toi.

Toute à toi.

Nous avons forgé ces dernières années dans l’adversité : si nous empruntions une autre voie ?

Si nous osions nous unir dans le partage et l’éveil des sens ? Si le plaisir redevenait le centre de notre vie, de notre couple ? Je sais que, quand il s’agit de moi, tu n’es pas très partageur, que l’échangisme et la pluralité sexuelle te dépassent. Et pourtant… Penses-tu vraiment que « aimer l'autre » signifie enfermer l’autre dans un couple et le laisser s’éteindre ? Penser que l’amour pure et beau doit rester exclusif, c’est comme croire qu’un gâteau est meilleur sans la cerise : ça manque d’audace. Non, mon chéri. L’amour, c’est bien plus que ça.

L'amour, c’est générosité et partage.

Et regarde comment tu aimes quand je me donne à toi : quand je t’embrasse là où tu adores, que je m'occupe de toi avec tendresse… Ce n’est que don, plaisir partagé. Alors, pourquoi ne pas aller plus loin ? Partager plus ? Avec d’autres ?

Tu évoques la jalousie. Mais la jalousie, n’est-ce pas la peur de perdre l’autre ? As-tu peur que je te quitte pour un autre plus beau, plus jeune, plus musclé ? Mais pourquoi quitter l’homme qui me donne cette liberté de vivre et d’aimer, qui me donne tant de passion ?

L'amour est communion du corps et de l’esprit,

… une fusion, un partage, une complicité. Et moi, je t’aime tant que je refuse de ne plus vivre qu’à travers les défis. Je veux t’emmener dans un univers de plaisirs libres : t’aimer en public, me fondre en toi alors que d’autres observent, nous caresser puis inviter… Je veux ressentir ce petit vertige en te voyant aimer une autre, ce défi de toujours te reconquérir. Je veux partager mon corps, avec toi, avec d’autres, tout en t’offrant mon âme, mon cœur, ma vie. Je veux continuer à grandir à tes côtés.

L’amour, c’est accepter que l’autre prenne le large…

… quelques heures, quelques instants, en sachant que nous restons un port solide. Je veux qu’on s’enivre ensemble de liberté et de passion, qu’on s’évade, qu’on revienne, et qu’on s’aime toujours.

Car mon tendre amour, retiens bien : je suis libertine. Et ça fait partie de moi autant que ma douceur, mon rire ou mes seins. Je ne peux pas le renier, jamais. Si tu m’empêches de le vivre, je m’éteindrai tout doucement dans ton amour.

Alors je t’en prie, explorons ensemble cette autre manière de nous appartenir : soyons libertins à deux, devenons un Couple Libertin.

Ta douce « 

Photo : pexels